Frances Adair McKenzie | Les pas perdus
Dans une alcôve juxtaposant la galerie est présentée la vidéo de 4:10 minutes FRY GUY; A Table Play in Three Parts sur un grand téléviseur. La vidéo, dont la narration est en anglais, présente des sous-titres en français.
L’élément immédiatement visible de l’exposition est un muret en coin couleur lilas pâle d’environ quatre pieds de hauteur par une quinzaine de pieds de long au fond de la galerie. Celui-ci suit l’orientation des murs du fond, bien qu’un peu en biais par rapport à eux. Ses coins supérieurs sont tronqués dans un angle d’environ 45 degrés. Rappelant vaguement une ruine, ce muret est percé de deux ouvertures au sol qui, comme des fenêtres à demi enterrées, contiennent des vitraux dont les motifs forment des suites de mots. Certains de ceux-ci sont tronqués sur la longueur, comme s’ils se poursuivaient à travers le plancher. On peut y lire : « Our Lady of Mandrake« , « Our Lady the Bayou« , « Our Lady of Blind Cats » et « Our Lady of Subways« . Le verso et le recto des vitraux présentent des finitions différentes (étain devant, cuivre derrière).
On voit distinctement au-dessus du muret le dos d’une veste en cuir noir accrochée au mur du fond. Elle présente une décoration de roses (tiges, épines et fleurs) en argile en trois dimensions.
Sur la plus courte partie du muret en coin, on retrouve une gomme à effacer craquelée et pétrifiée, tandis que sur la surface arrière du muret est accroché le moulage peint d’un pouce, sur lequel se tient une très petite Vénus en argile.
Deux autres doigts avec un vernis à ongles gris se trouvent ailleurs dans la galerie, sur le plancher en dessous des fenêtres.
Devant la partie courte du muret se tient une petite sculpture en plâtre de forme organique d’environ 1 pied de hauteur, plus large à sa base qu’en sa partie supérieure, un peu comme un nez. Sur le dessus a été déposé une casquette américaine « MAKE AMERICA GREAT AGAIN » de fabrication industrielle altérée artisanalement (brûlée puis réécrite à la peinture orange, avec quelques imperfections, présentant le message alternatif suivant : « MAKE PUSSY KING OF THE PIRATES AGAIN ».
Toujours devant le muret et presque au centre de la galerie se trouve un vitrail quasi sphérique accroché à une structure de métal horizontale faite d’une série d’arêtes consécutives carrées d’environ un pouce de diamètre et présentant un pied plat dont une portion se termine en demi-cercle. On dirait une pelle en métal cassée en plusieurs endroits. La face latérale de ces arêtes est peinte d’un vert céladon. Derrière cette sculpture, au sol se trouve une lentille transparente remplie d’eau d’environ 4 pouces.
Le même type de sculpture amalgamée (mais verticale cette fois et avec une face latérale couleur pêche) fait face aux fenêtres de la galerie, qui sont recouvertes d’un tissu diaphane d’une couleur chaude entre pêche et beige.
Un troisième vitrail quasi sphérique a été posé par terre, dans un corridor exigu formé par le muret.
Sur le mur de droite (celui qui présente le titre de l’exposition) et le mur de gauche se trouvent deux hauts-reliefs blancs de forme organique semblant présenter des vagues figées, mais dont la forme générale reste rectangulaire. Celui de droite, vertical, se tient sur deux pattes d’un brun foncé et rappelle le profil d’une femme, tandis que celui de gauche, horizontal, flotte au milieu du mur.
De nombreuses interventions subtiles, parfois miniatures peuvent être trouvées un peu partout dans la galerie, comme une constellation d’éclaboussures d’étain à souder dans les fenêtres, une pièce de verre en équilibre sur le bord des fenêtres, des pattes de crabe séchées contre la patte d’un des hauts-reliefs, une gomme à mâcher rose près d’une pièce de vitrail, etc.
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Exposition | 25 mai au 15 juin 2018
©Patrick Simard