© Patrick Simard
Collectif Laberge-Russell | De(s)connexions
Le LOBE a accueilli le collectif Laberge-Russell pour une résidence du 15 au 26 février. Après une première semaine de "cueillette" effectuée à l'automne, le collectif s'est retrouvé dans la galerie du LOBE pour une résidence de deux semaines sous la thématique Dépaysage initiée par la commissaire en résidence Julie Andrée T..
L'exposition De(s)connexions résultant de la résidence du collectif a pu être présentée au public selon les règles sanitaires en vigueur dans la zone orange du 26 février au 19 mars.
Le LOBE a accueilli l’artiste Laïla Mestari pour une résidence régulière du 27 octobre au 20 novembre. Dans ce contexte particulier, l’équipe du LOBE a réfléchi avec l’artiste et la commissaire pour offrir une exposition complète, accessible par toustes dans plusieurs lieux de la ville.
Une partie de cette exposition fragmentée intitulée «fille-de-foin» sera dans la galerie, visible depuis les fenêtres extérieures du LOBE, situé au 114 rue Bossé à Chicoutimi. La seconde partie prend place à la Bibliothèque de Chicoutimi au niveau des fenêtres qui donnent sur la place du citoyen, et vous pourrez voir deux photographies sur le panneau numérique situé au coin Bégin et boulevard de l’Université, proche du Centre Vézina. L’exposition prendra place du 20 novembre au 04 décembre.
Par Julie Andrée T.
Mot de la commissaire
En cette période d’imprévisibilité qui dure depuis près d’un an déjà, c’est un grand privilège de pouvoir faire l’expérience de l’art par tous nos sens. C’est aussi une chance, même dans l’incertitude, d’être en mesure d’en présenter sans devoir se rabattre sur le monde virtuel. À ma première rencontre avec le collectif Laberge-Russell, en entrant dans la galerie du Lobe, j’ai senti l’odeur du sapinage, la fraicheur de la terre et le craquement d’une matière première sous mes pieds. Il y avait quelque chose en devenir qui m’entourait et qui faisait littéralement revivre une partie de moi refoulée trop souvent dans la dernière année. Par conséquent, c’est avec précaution mais sincérité que je me réjouis d’imaginer quelques personnes errer à travers cette installation que le duo nous propose. À travers une nature morte qui se déploie de tous bords tous côtés, une atmosphère entre légèreté et étrangeté côtoie le sentiment d’une forme de finitude imminente.
S’il est vrai, comme l’écrit Jean Davallon[1], que la visite d’une exposition crée d’emblée un sentiment de dépaysement, la proposition du tandem invité dépayse la nature en la déplaçant dans l’espace d’exposition profondément synthétique. Déplacée, détournée, déterritorialisée, la nature semble malgré tout s’adapter, reprendre racine comme l’arbuste qui émerge in extremis du bitume de la vielle route de campagne.
Je fais le souhait ce matin, alors que j’écris ces mots, que chaque personne qui se meurt de voir de l’art « en vrai » puisse le faire dans les prochaines semaines par le biais de cette exposition intitulée De(s)connexions; fruit de la résidence d’Andrée-Anne Laberge et Roxy Russell, deux artistes pleines de fougue, de force et d’incertitude créative.
Le reste c'était moi.
[1] Davallon, J. (1999). L'exposition à l'oeuvre : stratégies de communication et médiation symbolique Paris, France. p.174.
BIOGRAPHIE // Collectif Laberge-Russell
Le collectif LabergeRussell voit le jour en 2020, il est composé de deux femmes artistes provenant d’univers distincts mais partageant une sensibilité analogue face aux défis auxquels l'humanité est confrontée à l'heure actuelle. Originaire d’Écosse, Roxy Russell grandit en Suisse et y fait ses études en arts avant de s’installer dans la ville de Québec pour y poursuivre sa recherche à la maîtrise à l’Université Laval. C’est là que le duo se rencontre. Andrée-Anne Laberge gradue en arts de l’Université Concordia et de l’Uqam en enseignement des arts avant de poursuivre sa recherche à la maîtrise également. Ensemble, elles investissent des lieux qui prennent la forme d’installations immersives utilisant essentiellement des matériaux provenant de la nature. Pour le duo, ce qui importe avant tout est de questionner notre relation au temps, à notre environnement et tenter de rendre visible le système dans lequel nous évoluons. Elles aspirent à poser un regard critique sur notre rapport à la nature, notre tendance à vouloir la contrôler et éveiller l’amour fondamental des humains pour le vivant.
Résidence | 15 au 26 février 2021
Exposition | 26 février au 19 mars 2021